Dispenses pour formations professionnelles et impact sur les secteurs en pénurie

25-04-2025

"Est-ce que se former pendant qu’on est au chômage aide vraiment à retrouver un bon emploi ?".

l’ONEM, au travers d’une nouvelle étude, a analysé les transitions entre les dispenses pour formations ou études et cinq secteurs très largement touchés par les pénuries de main-d’œuvre : la santé, la construction, l’enseignement, l’Horeca et les transports terrestres. Objectif de la recherche : déterminer l’efficience des formations suivies grâce à une dispense vers les secteurs en tension et la durabilité de l’emploi.

Impact de la dispense pour le secteur de la santé

Le secteur de la santé est de loin le secteur dans lequel les pénuries de main-d’œuvre sont les plus criantes, une situation qui fait peser une menace permanente sur la qualité des services de soins à destination des citoyens. Un peu moins de 5.000 sortants de dispense en 2021-2022 se sont orientés vers les métiers de la santé. « Par an, cela représente un apport équivalent à  1,4% de la masse salariale totale du secteur, explique Michiel Segaert, rédacteur en chef de l’étude, ce n’est pas rien. » Qui plus est, l’étude montre une stabilité d’emploi remarquable pour les sortants de dispense vers ce secteur. « Alors que les chômeurs qui reprennent le travail ne trouvent pas toujours un emploi stable, il apparaît que presque 9 chômeurs sur 10 (87%) qui commencent à travailler dans le secteur de la santé après une dispense y sont toujours employés un an plus tard. Un tel résultat est suffisamment inhabituel pour qu’on le mette en avant », précise Michiel Segaert. L’étude paraît peu après l’Accord de Pâques, dans lequel il a été annoncé que la formation aux métiers en pénurie dans le secteur de la santé ferait exception à la limitation prévue dans le temps des allocations de chômage. Cette information n’était pas encore connue au moment de la rédaction de l’étude.

Un levier efficace contre les pénuries quantitatives

Les résultats extrêmement positifs dans le secteur de la santé ne doivent pas occulter la qualité des transitions observées dans d’autres secteurs en tension. Le secteur des transports terrestres affiche le meilleur taux d’emploi au bout d’un an (89%). « On y observe également une dynamique particulière d'utilisation efficace du travail intérimaire, qui joue véritablement le rôle de tremplin pour l'intégration durable des chômeurs sur le marché du travail. » explique M. Segaert. Les secteurs de la construction et de l’enseignement présentent eux aussi des tendances très favorables avec toutefois un peu moins de stabilité dans l’emploi. Seul le secteur Horeca, dans lequel les pénuries proviennent essentiellement du caractère instable du travail lui-même, ne montre pas de plus-value nette pour les sortants de formation.

Tous les chemins mènent aux métiers en pénurie

L’étude a mis en évidence que tous les dispositifs de dispense (et donc de formations) existants, axés ou non vers les métiers en pénurie, ont l’air de mener dans la pratique aux métiers en pénurie. Ce phénomène est particulièrement vrai pour les secteurs réclamant un moindre niveau de spécialisation comme le secteur de la construction ou l’Horeca : dans ces secteurs, plus de 50% de la population étudiée ne provenait pas de formations spécifiques aux métiers en pénurie. Dans ce cas, il s'agit souvent de formations plus courtes et pas nécessairement qualifiantes, comme par exemple l'obtention d'un permis de conduire ou un cours de langue.

Vidéo youtube : Étude : les dispenses pour formation professionnelle et leur impact sur les secteurs en pénurie

Vous trouverez l'étude complète ici