Le chômage structurel a fortement diminué au cours de la dernière décennie

Depuis 2010, le nombre de personnes au chômage depuis plus d'un an a fortement diminué. C'est ce qui ressort d'une analyse de l'Office national de l'emploi (ONEM) portant sur l'évolution à long terme du chômage de longue durée.  

Le chômage se situe actuellement à un niveau similaire à celui de la fin des années 1970. La période 1975-1995 a été marquée par une forte augmentation du nombre de chômeurs de longue durée. Bien qu'il y ait encore plus de chômeurs de moyenne et de longue durée aujourd'hui qu'à la fin des années 1970, nous avons assisté à une forte diminution de ce groupe au cours des dernières décennies.   

« L'une des principales raisons de la diminution du chômage de longue durée est la réforme des régimes en vertu desquels les chômeurs sont dispensés de chercher du travail, en particulier l'ancien régime de prépension (aujourd'hui RCC) et la dispense en raison de l'âge ou du passé. En conséquence, moins de chômeurs de longue durée potentiels affluent » précise Nathalie Nuyts (ONEM), l'auteur de cette étude. « En outre, nous constatons que les chômeurs de longue durée  ont soit retrouvé un emploi ou sont partis à la retraite. Peu bénéficient d’allocations d'incapacité ».   

La durée illimitée des prestations n'est pas un facteur de chômage structurel   

L'analyse porte sur le chômage de longue durée à partir de l'année 1945. « Il est intéressant de noter que cela nous permet de suivre l'évolution à partir de l'année où les allocations de chômage sont devenues illimitées dans le temps », explique Michiel Segaert, directeur adjoint de la direction des statistiques, du budget et des études de l'ONEM. « Il est frappant de constater que ce n'est que 30 ans plus tard que l'on assiste à une véritable augmentation du chômage de longue durée. Par conséquent, la durée illimitée du droit aux allocations de chômage ne semble pas être un moteur du chômage structurel », conclut Michiel Segaert. « L'économie et l'emploi restent les facteurs les plus déterminants. Toutefois, nous constatons que la vision qu’on a pu avoir sur la place de certains groupes cibles sur le marché du travail, comme celles sur les femmes dans les années 1940-50 et celles sur les personnes âgées dans les années 1970-80, peut également contribuer à influencer le chômage structurel dans ces groupes et ce, pendant des décennies. »    

Les baisses actuelles signifient-elles que la fin du chômage structurel est en vue ? « Nous ne pouvons pas l’affirmer », déclare Nathalie Nuyts. « Les chiffres des années 1960 "Golden Years" montrent que le chômage structurel ne disparaîtra probablement jamais complètement. Bien que le niveau global du chômage ait été beaucoup plus bas à cette époque, il y avait proportionnellement à peu près le même nombre de chômeurs depuis plus d'un an qu'aujourd'hui. Même dans les meilleures conditions économiques, il y a aujourd'hui des demandeurs d'emploi qui ont plus de mal à retrouver un emploi. »  

Pour en savoir plus, consultez la publication complète sur le site de l'ONEM. De nombreux documents statistiques sont également disponibles sur notre site. Si vous n'êtes pas encore familiarisé(e) avec la terminologie employée dans nos publications, consultez l'onglet Méthodologiede notre site web.