Le crédit-temps fin de carrière – Droit aux allocations d’interruption

T162

Dernière mise à jour : 05.03.2024

Introduction

Le crédit-temps s’incrit dans le cadre de la réglementation de l’interruption de carrière.  Il s’applique uniquement aux travailleurs occupés chez un employeur du secteur privé

Grâce au crédit-temps, vous pouvez disposer de plus de temps libre pour répondre à des obligations familiales et sociales ou pour réaliser des projets personnels.

Le crédit-temps spécifique aux travailleurs en fin de carrière permet de réduire vos prestations jusqu’à la prise de votre pension.  Pour obtenir ce crédit-temps, vous devez obligatoirement satisfaire à plusieurs conditions d’accès auprès de votre employeur.  Ces conditions ainsi que toutes les dispositions relatives au droit chez l’employeur sont expliquées dans la feuille info T161.

Si vous remplissez les conditions d’accès auprès de votre employeur et celles relatives à l’octroi d’allocations d’interruption vous pouvez bénéficier d’un revenu de remplacement mensuel, payé par l’Office national de l’Emploi (ONEM).

Pour une parfaite compréhension du crédit-temps, il convient de distinguer le droit qui peut être obtenu chez l’employeur et le droit aux allocations d’interruption qui peut être obtenu auprès de l’ONEM.  En effet, ce n’est pas parce que vous avez un droit au crédit-temps chez l’employeur que vous avez nécessairement droit à des allocations d’interruption.

 Nb : Le crédit-temps fin de carrière ne prévoit pas la possibilité d’interrompre complètement vos prestations.  Si vous souhaitez temporairement suspendre la totalité de vos prestations, vous devez solliciter un crédit-temps avec motif.  Vous trouverez toutes les informations à ce sujet, dans la feuille info T160.

Contenu de cette feuille info

Les informations contenues dans cette feuille info sont fondées sur la réglementation en vigueur à partir du 01.04.2017.

Conditions d’octroi des allocations

Plusieurs conditions sont requises pour obtenir les allocations d’interruption pendant le crédit-temps fin de carrière.  Ces conditions sont cumulatives.  Cela signifie qu’elles doivent toutes être remplies.

Si toutes les conditions ne sont pas remplies, vous bénéficiez du droit au crédit-temps fin de carrière chez l’employeur, mais sans allocation de l’ONEM.

1. Satisfactions des conditions d’accès prévues par la CCT n° 103

Pour obtenir le droit aux allocations, il faut préalablement avoir obtenu le droit au crédit-temps chez l’employeur conformément aux dispositions de la CCT n° 103.

Concrètement, vous devez remplir les conditions suivantes :

-      avoir au moins 25 ans de passé professionnel salarié (tous employeurs confondus),

-      avoir au moins 24 mois d’ancienneté chez l’employeur où le crédit-temps est demandé

-      avoir été occupé dans le régime de travail imparti, pendant les 24 mois qui précèdent.

Ces dispositions sont expliquées dans la feuille info T161.

2. Condition d’âge

Vous devezavoir au moins 60 ans à la date de prise de cours de votre crédit-temps fin de carrière.

Toutefois, il existe des exceptions permettant de bénéficier des allocations à partir de 55 ans.

3. Autres conditions

En plus des conditions précédentes :

  • vous ne devez pas avoir une activité ou un revenu dont le cumul est interdit (les règles de cumul sont expliquées dans la feuille info T1.
  • vous devez être domicilié en Belgique ou dans un autre pays de l’Espace économique européen ou en Suisse ;
  • vous devez respecter les durées minimales de crédit-temps prévues pour chaque demande, c’est-à-dire 3 mois en cas de d’interruption à 1/2 temps ou 6 mois en cas d’interruption d’1/5 temps.

Âge d’accès aux allocations : règle générale = 60 ans

Depuis le 01.01.2015, vous pouvez obtenir le droit aux allocations à partir de l’âge de 60 ans.

Pour l’application de cette disposition, vous devez avoir atteint l’âge de 60 ans, à la date de prise de cours du crédit-temps fin de carrière.

Cela signifie que si vous obtenez le droit au crédit-temps fin de carrière chez votre employeur pour débuter votre réduction de prestations avant l’âge de 60 ans, ce crédit-temps vous est accordé sans allocation.

Âge d’accès aux allocations : exceptions entre 55 et 59 ans inclus

Quelles sont les exceptions ?

Vous devez remplir l’une des 5 exceptions suivantes pour pouvoir bénéficier d’allocations d’interruption lorsque votre crédit-temps fin de carrière débute entre 55 et 59 ans inclus.

1. Occupation dans une entreprise en restructuration ou en difficultés

Pour l’application de cette exception, il faut qu’à la date de prise de cours de votre crédit-temps fin de carrière, l’entreprise dans laquelle vous êtes occupé soit reconnue en restructuration ou en difficultés.

Pour être reconnue en restructuration ou en difficultés, il faut obligatoirement que :

  • l’entreprise démontre que sa demande de reconnaissance se situe dans le cadre d’un plan de restructuration et permet d’éviter des licenciements;
  • l’entreprise démontre que sa demande de reconnaissance permet de réduire le nombre de travailleurs qui passent sous le régime de “chômage avec complément d’entreprise” (anciennement appelé “prépension”);
  • le Ministre de l’Emploi ait explicitement précisé dans sa décision de reconnaissance que ces conditions sont remplies.
2. Avoir au moins 35 ans de passé professionnel salarié

Pour l’application de cette exception, les 35 ans de passé professionnel salarié :

  • doivent être atteints à la date de l’avertissement écrit, transmis à votre employeur pour lui faire part de votre volonté d’obtenir le crédit-temps.
  • doivent être calculés conformément à la réglementation fixant le régime de “chômage avec complément d’entreprise” (anciennement appelé “prépension”)
Comment calculer les 35 ans de passé professionnel salarié ?

Vous devez totaliser tous les jours de travail et les jours assimilés depuis le début de votre carrière.  Le total de ces jours doit ensuite être divisé par 312 pour déterminer le nombre d’années de passé professionnel.  Si le solde restant est égal ou supérieur à 156 jours, le nombre d’années peut être arrondi à l’unité supérieure.

Par “jour de travail”, il faut comprendre les jours durant lesquels vous avez exercé une activité salariée pour lesquels vous avez perçu une rémunération faisant l’objet de retenues de sécurité sociale pour l’ONSS, dans la branche chômage.

Les jours de travail indépendant pour lesquels des cotisations ont été versées à l’INASTI ne peuvent pas pris en compte.  Les jours de travail en tant que fonctionnaire statutaire ne peuvent pas non plus être pris en compte, sauf dans le cadre de certaines exceptions.

Tous les jours de travail salariés prestés à temps plein peuvent être pris en compte à concurrence de maximum 312 jours par an

Sauf s’ils ont été prestés durant une période assimilée, les jours de travail à temps partiel doivent être comptabilisés au prorata des prestations effectuées.  Par exemple, si, durant une année, vous avez travaillé 312 jours à mi-temps, vous devez comptabiliser 156 jours, c’est-à-dire 312/2.

Pour connaître les périodes de suspension ou de réduction de prestations qui peuvent être assimilées, vous pouvez prendre contact avec le bureau de l’ONEM dont vous dépendez.  Il vous fournira un aperçu schématique de ces périodes et, pour chacune d’entre-elles, le nombre d’années et de jours qui peuvent être assimilés à des jours de travail à temps plein pour le calcul de votre passé professionnel salarié.

S’il ressort de votre calcul que vous totalisez les 35 années années requises, vous devrez déclarer sur l’honneur que vous satisfaisez à cette condition dérogatoire. Cette déclaration doit être effectuée sur le formulaire de demande d’allocations d’interruption à introduire auprès de l’ONEM.

3. Exercice d’un métier lourd

Pour l’application de cette exception, il faut qu’au moment de l’avertissement écrit, transmis à l’employeur pour lui faire part de votre volonté d’obtenir le crédit-temps, vous ayez exercé un métier lourd :

  • soit pendant au moins 5 ans durant les 10 ans qui précèdent ;
  • soit pendant au moins 7 ans durant les 15 ans qui précèdent.

Il y a trois catégories de métiers lourds : le travail en équipes successives, le travail en services interrompus et le travail de nuit.  Pour plus d’informations sur la notion de métier lourd, vous pouvez consulter la feuille info T161.

4. Exercice d’un travail de nuit

Pour l’application de cette exception, vous devez avoir travaillé pendant au moins 20 ans dans un régime de travail de nuit.  Cette condition doit être satisfaite au moment de l’avertissement écrit, transmis à l’employeur pour lui faire part de votre volonté d’obtenir le crédit-temps.

5. Incapacité de continuer à exercer l’activité dans le secteur de la construction.

Pour l’application de cette exception, il faut que vous soyez occupé par un employeur relevant de la commission paritaire ou de la sous-commission paritaire du secteur de la construction et qu’un médecin du travail vous ait délivré une attestation qui confirme votre incapacité à continuer votre activité professionnelle dans votre régime horaire initial.

6. Etre un travailleur de groupe-cible relevant de la CP 327

Pour l’application de cette exception (applicable à partir du 01.07.2023), vous devez être occupé par un employeur relevant de la commission paritaire 327 pour les entreprises de travail adapté, les ateliers sociaux et les “maatwerkbedrijven”. Vous devez comptez au moins 25 ans de passé professionnel en tant que salarié.

Conditions pour pouvoir utiliser une des exceptions

Pour pouvoir faire valoir une des exceptions, il faut, d’une part qu’une convention collective de travail interprofessionnelle soit conclue par les partenaires sociaux au Conseil national du travail et d’autre part qu’une convention collective de travail sectorielle ou d’entreprise soit également conclue en application de cette convention interprofessionnelle.

La convention interprofessionnelle et les conventions sectorielles ou d’entreprise ne peuvent être conclues que pour une durée de maximum 2 ans.  Elle peuvent toutefois être prolongées dans les mêmes conditions ou avec d’autres conditions.

Utilisation des exceptions à partir du 01.01.2021

La CCT interprofessionnelle n° 137 qui  prévoyait des exceptions pour les années 2019 et 2020 a cessé ses effets le 31.12.2020.  En conséquence, avant la conclusion d’une nouvelle CCT interprofessionnelle, pour tous les crédit-temps fin de carrière qui débutaientà partir du 01.01.2021, les travailleurs entre 55 et 59 ans inclus n’avaient plus droit aux allocations d’interruption de l’ONEM, même s’ils remplissaient l’une des conditions.

Lorsqu’une demande d’’interruption à mi-temps ou d’un cinquième était introduite à l’ONEM, le crédit-temps fin de carrière était accordé sans allocation.

2  conventions collectives de travail interprofessionnelles ont été conclues au Conseil national du travail, le 15.07.2021.

Il s’agissait:

  • d’une part, de la CCT n°156.  Cette CCT est entrée en vigueur, avec effet rétroactif, le 01.01.2021 et avait une durée de validité de 2 ans, jusqu’au 31.12.2022;
  • d’autre part, de la CCT n°157.  Cette CCT est entrée en vigueur le 01.01.2023.  Elle avait une durée de validité de 6 mois, jusqu’au 30.06.2023.

Ces CCT ont à nouveau permis d’abaisser l’âge d’accès aux allocations d’interruption à partir de 55 ans.  Les dispositions de ces CCT s’appliquaient à l’interruption d’un cinquième, mais aussi à l’interruption à mi-temps.

Nouvelle CCT interprofessionnelle

La convention collective de travail n°170du 30.05.2023 fixe pour la période du 01.07.2023 au 30.06.2025, le cadre interprofessionnel de l’adaptation à 55 ans de la limite d’âge en ce qui concerne l’accès au droit aux allocations pour un emploi de fin de carrière, pour les travailleurs qui ont une carrière longue, qui exercent un métier lourd ou qui sont occupés dans une entreprise en dif-ficultés ou en restructuration.

Dès lors, en application de cette CCT, si vous débutez ou prolongezun crédit-temps fin de carrière entre 55 et 59 ans inclus chez l’employeur et que vous remplissez les conditions de l’une des exceptions, vous pourrez obtenir des allocations d’interruption de l’ONEM.

Nécessité d’une CCT sectorielle ou, à défaut, d’une adhésion

Attention, pour faire valoir une des exceptions, durant la période du 01.07.2023 au 30.06.2025, il faut qu’une CCT sectorielle soit conclue en application de la CCT interprofessionnelle n° 170.

Si vous travaillez chez un employeur qui ne dépend pas d’une commission paritaire instituée ou si la commission paritaire instituée ne fonctionne pas, il faut une adhésion à la CCT n°170 pour pouvoir utiliser une des exceptions afin d’être indemnisé avant 60 ans. Cette adhésion peut être effectuée soit par le biais d’une CCT d’entreprise, soit par le bias d’un acte d’adhésion dont un modèle est prévu en annexe de la CCT n°170, soit par le biais d’une mention dans le règlement de travail. 

Nécessité d’une CCT d’entreprise en cas d’occupation chez un employeur reconnu en difficultés ou en restructuration

Durant la période du 01.07.2023 au 30.06.2025, il faut que la CCT d’entreprise conclue dans ce cadre des mesures liées aux difficultés ou à la restructuration fasse mention de l’application de la CCT interprofessionnelle n°170.

Mention de la CCT ou de l’adhésion dans la demande d’allocations

Dans sa partie de la demande d’allocations d’interruption, l’employeur doit mentionner le numéro d’enregistrement de la CCT sectorielle permettant l’application des exceptions ou, s’il s’agit d’une entreprise reconnue en restructuration ou en difficulté, fournir une copie de la CCT d’entreprise.

S’il n’y a pas de commission paritaire instituée ou si la commission paritaire instituée ne fonctionne pas, l’employeur doit fournir, en annexe de la demande d’allocations, une copie de l’adhésion à la CCT interprofessionnelle n° 170 (durant la période du 01.07.2023 au 30.06.2025).

Régularisation pour les travailleurs qui ont obtenu l’interruption sans allocation entre le 01.07.2023 et la conclusion des nouvelles CCT

Si vous avez obtenu un crédit-temps fin de carrière sans allocation, entre 55 et 59 ans inclus, depuis le 01.07.2021 car il n’y avait pas encore de CCT interprofessionnelle, vous pouvez demander une régularisation de votre dossier.

Pour cela, vous devez obligatoirement introduire une nouvelle demande d’allocations d’interruption auprès du bureau de l’ONEM dont vous dépendez.  Cette demande peut être effectuée, avec effet rétroactif, depuis la date de prise de cours ou de prolongation de votre crédit-temps, pour autant qu’elle soit à partir du 01.07.2023.

Pour que l’ONEM puisse vous payer les allocations d’interruption, avec effet rétroactif, depuis la date de début de votre crédit-temps fin de carrière, il faut:

  • d’une part que vous fassiez valoir une des exceptions
  • et d’autre part que votre employeur mentionne la CCT sectorielle conclue avec effet rétroactif, en application de la CCT interprofessionnelle n° 170 ou fournisse une copie de l’adhésion à la CCT n° 170 ou du règlement de travail modifié, ou en cas d’occupation dans une entreprise en difficultés ou en restructuration, fournisse une copie de la CCT d’entreprise.

Il faut également que toutes les autres conditions d’octroi d’allocations soient satisfaites.

Condition de passé professionnel salarié

Principe

Selon la règle générale, pour obtenir le droit au crédit-temps fin de carrière chez votre employeur et l’allocation d’interruption de l’ONEM, vous devez avoir au moins 25 ans de passé professionnel salarié depuis le début de votre carrière. Cette condition doit être satisfaite à la date de l’avertissement écrit, par le biais duquel vous demandez le crédit-temps à votre employeur.

Si vous avez au moins 25 ans de passé professionnel, mais que vous demandez l’allocation d’interruption avant l’âge de 60 ans, vous pouvez faire valoir l’exception  consistant à avoir au moins 35 ans de passé professionnel salarié, pour être indemnisé à partir de 55 ans.

Calcul du passé professionnel salarié

En théorie, il vous appartient de calculer votre passé professionnel salarié et de le déclarer à l’ONEM au moment de l’introduction de votre demande d’allocation d’interruption.

Toutefois, avant d’introduire votre demande, vous pouvez demander à bureau de l’ONEM dont vous dépendez de calculer votre passé professionnel salarié.

De la sorte, avant de demander le crédit-temps à votre employeur et l’allocation d’interruption, vous saurez si cette condition est remplie et, si tel est le cas, vous pourrez en apporter la preuve.

Pour demander à l’ONEM ce calcul préalable, vous devez compléter le formulaire « C61 – Passé professionnel crédit-temps fin de carrière », disponible sur notre site Internet. 

Selon le cas, ce formulaire permet de demander si vous avez au moins 25 ans de passé professionnel salarié ou au moins 35 ans de passé professionnel salarié si vous souhaitez faire valoir cette exception pour obtenir l’allocation entre 55 ans et 59 ans.

S’il ressort de la réponse fournie par l’ONEM que vous avez au moins 25 ans de passé professionnel salarié, vous pouvez fournir cette preuve à votre employeur lorsque vous lui transmettez l’avertissement écrit pour lui demander le crédit-temps fin de carrière.  Ensuite, lors de l’introduction de la demande d’allocations d’interruption, vous devez également joindre cette réponse à votre formulaire ou le tenir à disposition si vous introduisez une demande électronique.  À l’inverse, si vous n’avez pas les 25 ans de passé professionnel exigés, vous ne pouvez pas obtenir le crédit-temps fin de carrière auprès de votre employeur, ni l’allocation d’interruption. Toutefois, si vous estimez que l’ONEM n’a pas pris en compte certains éléments dans le calcul de votre passé professionnel, vous pouvez introduire une nouvelle demande de calcul sur la base de pièces justificatives supplémentaires (par exemple, la preuve d’années de carrière salariée exercées dans un autre pays européen).

Si vous avez entre 55 et 59 ans et que vous avez demandé à l’ONEM de vérifier si vous avez au moins 35 ans de passé professionnel salarié et que vous satisfaites à la condition des 25 ans de passé professionnel, mais pas à celle des 35 ans, vous pourrez obtenir le droit au crédit-temps chez votre employeur, mais vous ne pourrez pas faire valoir cette exception pour obtenir l’allocation d’interruption.  En conséquence, soit vous faites valoir une autre exception pour obtenir l’allocation avant 60 ans (exercice d’un métier lourd, ...), soit vous demandez le crédit-temps fin de carrière sans allocation, soit vous renoncez à votre droit au crédit-temps, en accord avec votre employeur.

Montants des allocations d’interruption

L’allocation est forfaitaire. Son montant ne varie pas en fonction de votre rémunération.  Toutefois, certains critères peuvent influencer ce montant.  Ils sont les suivants :

  • la fraction de réduction de prestations demandée (crédit-temps à mi-temps ou d’un cinquième) ;
  • en cas de demande de crédit-temps à mi-temps, obtenu au départ d’un emploi à temps partiel au moins égal à un 3/4 temps, l’allocation est calculée au prorata de la fraction d’occupation.

Exemple : si vous êtes occupé à 4/5 temps, le montant de l’allocation de crédit-temps à 1/2 temps est octroyé à 4/5 du montant prévu pour les travailleurs à temps plein.

  • lorsque le crédit-temps ne dure pas tout un mois, une partie proportionnelle du montant de l’allocation est octroyée en fonction du nombre de jours couverts par le crédit-temps ;
  • en cas de demande de crédit-temps d’1/5 temps, l’allocation varie selon que vous êtes cohabitant ou isolé.  Pour l’application de cette disposition, vous êtes considéré travailleur isolé dans 2 hypothèses  :
    • si vous habitez tout seul.  Dans ce cas, vous bénéficiez d’une allocation majorée ;
    • si vous cohabitez uniquement avec un ou plusieurs enfants, dont au moins un est à votre charge. Dans ce cas, vous bénéficiez d’une allocation majorée, dont le précompte professionnel est réduit.

Les allocations sont soumises au précompte professionnel.  Cela signifie que l’allocation mensuelle perçue est une allocation nette, dont le précompte a déjà été déduit.

Nb : pour plus d’information sur l’aspect fiscal et notamment sur le taux du précompte prélevé sur les allocations de crédit-temps, voir la question : quel est l’impact des allocations sur vos impôts ?

Pour connaître les montants des allocations : voir la rubrique "Barèmes" de ce site Internet.

Vous pouvez également connaître le montant de l’allocation à laquelle vous pouvez prétendre via l’application «  BreakatWork »

Paiement des allocations d’interruption

Le paiement des allocations d'interruption peut être effectué par chèque circulaire ou par virement bancaire.

En cas de virement bancaire, le paiement peut être effectué sur un compte financier en :

  • en Belgique ;
  • dans un paysappartenant à l’espace unique de paiements en Euro, aussi appelé SEPA ( = Single Euro Payments Area).

NB : les pays de la zone SEPA sont les suivants : France, Autriche, Bulgarie, Suisse, Chypre, République Tchèque, Allemagne, Danemark, Estonie, Espagne (y compris les Îles Canaries, Ceuta & Melilla), Finlande, Royaume-Uni (y compris Gibraltar et l’Irlande du Nord), Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Lettonie, Malte, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal (y compris Les Açores et Madère), Roumanie, Suède, Slovénie, Guadeloupe, Martinique, Guyane française, La Réunion.

Condition de domicile

Pendant les périodes de crédit-temps avec perception d’allocations vous devez être domicilié soit :

  • en Belgique;
  • dans un autre pays de l'Espace économique européen(EEE), c’est-à-dire dans un des 27 pays de l’Union européenne + la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.
  • en Suisse.

Exception

Si vous accompagnez votre conjoint(e) ou votre cohabitant(e) légal(e), qui part temporairement en mission professionnelle pour le compte de son employeur dans un pays qui est situé en dehors de l’Espace économique européen ou de la Suisse, vous pouvez y être domicilié pendant la durée de cette mission.

On entend par cohabitation légale, la situation de vie commune de 2 personnes (quelle que soit la nature de la relation et quel que soit le sexe des personnes) qui ont fait une déclaration de cohabitation légale auprès du fonctionnaire de l’état civil du domicile commun.

Vous devez joindre une attestation de l’employeur de votre conjoint(e) ou de l’employeur de votre cohabitant(e) légal(e) établissant que la mission professionnelle ne nécessite pas de séjour définitif à l’étranger.

Si vous suivez votre cohabitant(e) légal(e), vous devez également joindre à la demande d’allocations, une preuve de la cohabitation légale.

Cumul des allocations avec d’autres activités ou une pension

Pour plus d’informations à ce sujet, consultez la feuille info T1 relative aux cumuls.

Crédit-temps fin de carrière sans allocation ?

Vous pouvez obtenir un crédit-temps fin de carrière auprès de votre employeur et ne pas demander les allocations de l’ONEM.  Dans ce cas, vous ne devez pas remplir les conditions d’octroi des allocations, mais uniquement les conditions d’accès chez votre employeur (voir la feuille info T161).  De plus, vous n’êtes pas soumis aux règles de cumul avec d’autres activités et revenus, ni aux règles relatives au domicile (voir les questions prévues à ce sujet).

Exemple : Si vous souhaitez obtenir un crédit-temps fin de carrière pour débuter une activité non cumulable (par exemple une activité indépendante) ou si vous percevez une pension, vous  pouvez demander le crédit-temps sans allocations.

Vous devez néanmoins déclarer ce crédit-temps sans allocation à l’ONEM en introduisant un formulaire de demande de crédit-temps auprès du bureau de l’ONEM du ressort de votre domicile (voir la question ci-après).

Que se passe-t-il si vous demandez les allocations mais que ne remplissez pas les conditions d’octroi ?

Si vous remplissez les conditions d’accès pour obtenir le crédit-temps chez l’employeur, mais que l’ONEM vous refuse les allocations car vous ne remplissez pas les conditions d’octroi, vous êtes en crédit-temps sans allocation

En d’autres termes, l’interruption partielle accordée par votre employeur continuera jusqu’à la date d’échéance sollicitée, mais sans le paiement des allocations par l’ONEM.  Dans ce cas, vous aurez uniquement droit à la rémunération payée par l’employeur sur la base de votre régime de travail à temps partiel.  De plus, la fraction interrompue ne pourra pas être assimilée pour votre pension.

Exemple : Vous demandez un crédit-temps fin de carrière d’un cinquième à partir de 58 ans jusqu’à votre pension car vous remplissez toutes les conditions d’accès chez votre employeur.  Toutefois, vous ne remplissez aucune des conditions dérogatoires permettant d’obtenir les allocations avant 60 ans.  Dans ce cas, l’ONEM vous accorde le crédit-temps sans allocation.  Cela signifie que pendant toute la période de votre réduction de prestations, vous n’avez qu’une rémunération payée sur la base de vos prestations à 4/5 temps.  De plus, cette période ne pourra être prise en compte pour votre pension que sur la base de vos prestations à 4/5 temps.

Si vous ne désirez pas rester en interruption sans allocation, pour revenir dans votre régime de travail initial, vous devez mettre un terme anticipé au crédit-temps, moyennant l’accord de votre employeur.  Cet accord doit porter sur le principe et la date de la fin anticipée.  Si vous obtenez l’accord de l’employeur pour mettre fin à votre crédit-temps, vous devez en avertir le bureau de l’ONEM dont vous dépendez, par écrit.  Pour ce faire vous pouvez utiliser la « déclaration de modifications des données… », dont le modèle peut être téléchargé sur ce site.

Procédure de demande auprès de l’ONEM

Vous devez introduire une demande auprès de l’ONEM uniquement si l’employeur vous a accordé le crédit-temps.

Pour connaître la procédure, vous pouvez consulter la feuille info T159.

Eventuelle indemnité complémentaire de l’employeur ou d’un fonds sectoriel en plus de l’allocation de l’ONEM ?

Dans certains cas, l’employeur ou un fonds sectoriel peut vous payer une indemnité complémentaire en plus de l’allocation octroyée par l’ONEM (si une convention collective de travail sectorielle ou d’entreprise le prévoit ou via un accord individuel conclu avec l’employeur).

Dans ce cas, uniquement en cas de crédit-temps 1/2 temps et si vous avez 45 ans ou plus, vous devrez accomplir d’autres formalités en plus de l’envoi du formulaire de demande C61 – crédit-temps fin de carrière.

Pour plus d’informations à ce sujet, vous devez pendre contact avec le bureau de l’ONEM dont vous dépendez.

Traitement de votre demande par l’ONEM

Lorsque l’ONEM reçoit votre formulaire de demande de crédit-temps, il est traité et, ensuite, vous recevez une réponse au moyen de la décision C62.

Pour plus d’informations à ce sujet, vous pouvez consulter la feuille info T159.

Contestation de la décision de l’ONEM

Oui, vous pouvez introduire un recours contre la décision de l’ONEM auprès du tribunal du travail compétent. 

Pour plus de renseignements sur la procédure à suivre, vous pouvez consultez la feuille info T110.

Suivi en ligne de votre dossier

Vous pouvez consulter votre dossier sur le site portail de la sécurité sociale:www.socialsecurity.be.

Pour plus d’informations à ce sujet, vous pouvez consulter la feuille info T159.

Modification de votre situation pendant le crédit-temps

Si une ou plusieurs des données que vous avez communiquées au bureau de l’ONEM dans votre formulaire de demande est modifiée durant votre crédit-temps, vous devez en informer votre bureau de l’ONEM immédiatement, par écrit.

Pour plus d’informations à ce sujet, vous pouvez consulter la feuille info T159.

Perte du droit aux allocations

Votre droit aux allocations est perdu :

  •  à la fin du délai mentionné dans l'accord avec votre employeur, sauf si ce délai est prolongé après accord mutuel;
  • à partir du jour où vous reprenez le travail auprès du même ou auprès d'un autre employeur;
  • à partir du jour où votre contrat de travail prend fin;
  • à partir du jour où vous bénéficiez d'une pension;
  • à partir du jour où vous cumulez pendant plus de 24 mois un crédit-temps à 1/2 temps ou plus de 60 mois un crédit-temps d’1/5 temps avec une activité indépendante;
  • à partir du jour où vous entamez une activité indépendante ;
  • à partir du jour où vous entamez une activité salariée quelconque;
  • à partir du jour où vous augmentez le nombre d'heures de votre activité complémentaire salariée préexistante.
  • à partir du jour où vous exercez un mandat politique non autorisé ;
  • à partir du jour où vous effectuez une activité rémunérée à l’étranger dans le cadre d’un projet reconnu de coopération au développement pour le compte d’une organisation de coopération au développement non gouvernementale reconnue.

Conséquence de la perte du droit aux allocations

En cas de perte du droit aux allocations, vous restez en crédit-temps sans allocation chez votre employeur.  Cela signifie que la période de crédit-temps sollicitée continue à courir jusqu’à la date de fin initialement demandée.  Cette période de crédit-temps sans allocation sera donc prise en compte pour la détermination de la durée maximale de crédit-temps autorisée sur l’ensemble de votre carrière.

Toutefois, si vous perdez le droit aux allocations pendant la période de crédit-temps, vous pouvez éventuellement mettre fin au crédit-temps moyennant l’acord de votre employeur et retourner travailler dans votre régime horaire initial.  Dans ce cas, vous devez en avertir par écrit le bureau de l’ONEM dont vous dépendez.

Récupération des allocations déjà payées

Toutes les allocations indûment perçues sont récupérées entre autres :

  • lorsque votre période effective de crédit-temps avec allocations n'atteint pas la durée minimale de 3 mois en cas de crédit-temps 1/2 temps et de 6 mois en cas de crédit-temps 1/5ème.

Si en raison de circonstances exceptionnelles, vous ne respectez pas cette durée minimale, vous pouvez introduire une demande motivée d'exonération auprès du directeur de votre bureau de l’ONEM qui la transmet à l'Administrateur général.  Si les circonstances évoquées sont considérées comme exceptionnelles, l’Administrateur général de l'ONEM peut renoncer à la récupération des allocations.

  • lorsque vous n'avertissez pas le bureau de l’ONEM au préalable par écrit du début d'une activité salariée ou de l'augmentation du nombre d'heures d’une activité complémentaire salariée préexistante ou de l'exercice d'une activité indépendante, de l’exercice d’un mandat politique, de l’exercice d’une activité rémunérée à l’étranger dans le cadre d’un projet agrée de coopération au développement ou du bénéfice d’une pension ;
  • lorsque vous n’avertissez pas l’ONEM de la fin de votre contrat de travail (démission ou licenciement) avant l’échéance de votre crédit-temps ;
  • lorsque vous n’avertissez pas l’ONEM du fait que vous vous êtes fait domicilié en dehors de l’Espace économique européen ;
  • Etc.

Quel est le montant récupéré?

L’ONEM récupère le montant brut de l’allocation bien que vous perceviez le montant net de cette allocation.

Votre fiche fiscale tient compte des sommes remboursées. 

Lorsque vous prouvez  que vous avez perçu de bonne foi des allocations auxquelles vous n’aviez pas droit, la récupération est limitée aux 150 derniers jours d'indemnisation indue.  Il n'est pas tenu compte de cette limitation en cas de cumul avec une prestation octroyée en vertu d'un régime de sécurité sociale.

Conséquence d’un emprisonnement pendant le crédit-temps

Le paiement des allocations d'interruption est suspendu pendant une période d'emprisonnement.  Dès lors, si vous êtes incarcéré pendant une période durant laquelle vous percevez des allocations d'interruption, vous avez l'obligation d'en informer, par écrit, le bureau de l'ONEM, dont vous dépendez .  Si des allocations d'interruption vous sont payées alors que vous êtes déjà emprisonné, vous devrez les rembourser.

Si la période d'incarcération est plus courte que celle de votre interruption ou de votre réduction de prestations, vous devez transmettre au bureau de l'ONEM un document officiel indiquant la date à laquelle se termine votre emprisonnement, de sorte que votre droit aux allocations d'interruption puisse être rouvert.

Impact des allocations sur vos impôts?

L’allocation est imposable. Elle est fiscalement considérée comme un revenu de remplacement.

Précompte professionnel

Toutes les allocations sont soumises à un précompte professionnel.

Cette retenue à la source entraîne une diminution du montant de l’allocation de crédit-temps perçue, mais a l’avantage d’alléger l’impôt à acquitter après calcul définitif de celui-ci.

En cas de crédit-temps 1/2 temps

Le taux du précompte est de :

  • 17,15%, si vous êtres isolé c’est-à-dire si vous habitez tout seul ou si vous cohabitez uniquement avec un ou des enfant(s) à votre charge d’un point de vue fiscal et ce, quel que soit votre âge ;
  • 35%, si vous n’êtes pas isolé.
En cas de crédit-temps 1/5ème

Le précompte professionnel prélevé sur votre allocation de crédit-temps 1/5ème est de :

  • 35 % si vous n’êtes pas isolé ;
  • 35% si vous êtes isolé et que vous habitez seul ;
  • 17,15% si vous êtes isolé et que vous cohabitez uniquement avec un ou plusieurs enfants dont au moins un est à votre charge.

Exonération éventuelle du précompte professionnel

Si vous êtes travailleur frontalier français ou si vous êtes résident fiscal de la France, de nationalité française rémunéré par un employeur public belge, vous pouvez être exonéré du précompte professionnel.  Si vous désirez des renseignements à ce sujet, vous pouvez consulter la feuille info “Pouvez vous être exonéré du précompte professionnel retenu sur les allocations d’interruption?”

Déclaration fiscale

La fiche de rémunération 281.18 sur laquelle est indiqué le total des allocations perçues et le total du précompte professionnel retenu durant l’année fiscale vous permet de remplir votre déclaration d’impôts.  En cas de paiement tardif, les sommes perçues seront mentionnées sur la fiche 281.18 de l’année du paiement.

Cette fiche vous est envoyée de manière éléctronique.  Elle peut être consultée dans votre « e-Box » ou via votre dossier « interruption de carrière / crédit-temps » ainsi que via « Tax-on-web/My Minfin ». 

Néanmoins, si vous souhaitez quand même encore recevoir un exemplaire papier de votre fiche fiscale, vous pouvez le demander au bureau de l’ONEM du ressort de votre domicile.

Qu’est-ce que l’« e-Box » ?

L’« e-Box » est le service en ligne de la sécurité sociale.  Il s’agit d’une boîte E-mail sécurisée et personnelle grâce à laquelle chaque citoyen peut recevoir de manière centralisée des documents officiels des différentes administrations de la sécurité sociale, dont l’ONEM. 

Votre « e-Box » est disponible sur  le site https://www.mysocialsecurity.be. Pour l’activer, il suffit de communiquer votre adresse E-mail.  Ensuite, vous serez averti par E-mail dès qu’une communication sera disponible dans votre « e-Box ».  Pour y accéder et consulter les documents qui vous sont envoyés en toute sécurité, il vous suffit de vous connecter avec votre carte d’identité électronique (également appelée « eID ») ou avec un « token ».

Informations complémentaires

Pour toutes questions complémentaires concernant l’impact des allocations sur le calcul de vos impôts, il convient de vous adresser à votre administration des contributions, dont c’est la compétence.

Vous trouverez les coordonnées de l’Administration des contributions dont vous dépendez dans l’annuaire téléphonique ou sur le portail Internet du Service Public Fédéral Finances :  https://finances.belgium.be/fr/

Impact du crédit-temps fin de carrière sur votre pension

Si vous remplissez les conditions prévues par la réglementation des pensions, la période d’interruption à  1/2  temps ou d’1/5 temps peut être assimilée à des prestations uniquement si vous percevez des allocations de l’ONEM.

Pour connaître les modalités d’assimilation du crédit-temps pour votre pension, vous devez obligatoirement vous adresser au Service fédéral des Pensions, dont c’est la compétence : Tour du Midi à 1060 BRUXELLES // Téléphone (numéro spécial pension gratuit) : 1765.

Prime d’encouragement flamande

Dans certains cas et à certaines conditions, la Communauté flamande paie une prime d’encouragement en plus de l’allocation de l’ONEM.  Vous trouverez toutes les informations à ce sujet sur le site Internet du Ministère de la Communauté flamande :  https://www.vlaanderen.be/vlaamse-aanmoedigingspremie.  Vous pouvez également appeler gratuitement le numéro de la Ligne Info flamande 1700 ou prendre contact avec leur service par E-mail :  aanmoedigingspremie@vlaanderen.be.